Loup ou requin ? Même posture, même bêtise !
Le président Emmanuel Macron a estimé, jeudi 3 juillet, qu’il fallait empêcher l’implantation du loup là « où il y a du pastoralisme » en France. Il s’est dit prêt à autoriser l’abattage d’un plus grand nombre de loups, « On ne va pas laisser le loup se développer et qu’il aille dans des massifs où il est en compétition avec des activités qui sont les nôtres », a ajouté le chef de l’État.
Ça ne vous rappelle rien ?
Eh oui, le loup comme le requin, malvenu dans les zones de loisirs, est un mal aimé de l’État et de ses représentants !
Des peurs, des imaginaires, des postures identiques
Dès qu’il y a « compétition » avec nos activités, qu’elles soient d’élevage, de chasse ou de pêche, on ressort les mêmes fake news, les mêmes communications et les mêmes arguments pour éradiquer ceux qui nous gênent.
La cohabitation, ou son amélioration quand la cohabitation est un modèle exercé, ne sont plus de mise. Les égards, la distance juste vis-à-vis de nos co-locaTerre non humains, la gestion viable des espaces entre humains et non-humains, n’ont plus cours dès que des intérêts financiers sont en jeu, sous couvert d’assurer la sécurité de tous.
L’avidité des uns détruit les communs de tous.
Les mensonges, les lobbies et l’État
Tout comme nous déplorons pour les requins (et notamment ceux de la Réunion) les mensonges éhontés, les intérêts partisans, l’absence de considération des avis scientifiques, et les communications perchées très loin au-dessus du réel, les associations ont, elles aussi, dénoncé la posture du chef de l’État (similaire à celle des administrations d’État pour les requins).
Des exemples :
- L’association One Voice a estimé que le président se comportait en « fossoyeur des loups et de tous les animaux sauvages pour mieux flatter les lobbies de l’élevage et de la chasse » ;
- France Nature Environnement dénonce « un exercice de populisme d’un niveau rare, en affirmant des choses totalement mensongères » ;
- Cédric Marteau, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, estime qu’ « exclure les loups des zones d’élevage n’est pas réaliste et ne relève d’aucun fondement scientifique ».
—, » Une solution simpliste à un problème complexe »
Pour y voir plus clair, on ne peut que recommander la position réfléchie d’un observateur hors des camps qui s’affrontent : celle du cinéaste Jean-Michel Bertrand, réalisateur de plusieurs documentaires sur les loups — La Vallée des loups (2016), Marche avec les loups (2019), Vivre avec les loups (2024) qu’on vous conseille de voir— , qui appelle à cesser « d’instrumentaliser » cet animal « à des fins électoralistes », en présentant « une réponse simpliste à un problème complexe ».
Jean-Michel Bertrand observe le comportement des loups depuis plus de dix ans. Il est aussi parti à la rencontre des éleveurs qui tentent de coexister avec ce prédateur « opportuniste ».
On lira avec intérêt son interview effectuée par REPORTERRE, et que vous trouverez ici :
Un peu de recul, de bon sens, et de respect.
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