Crise requins à la Réunion : Une autre approche juridique
Longitude 181, avec le concours de l’association réunionnaise VAGUES, et Wild Legal s’associent pour explorer les potentiels juridiques d’une problématique environnementale : le cas de la crise Requins à la Réunion.
La sixième saison du programme pédagogique de Wild Legal aura pour objectif d’incuber un recours contre l’abattage de requins ainsi que la capture de nombreuses autres espèces marines “accessoires” menacées d’extinction tel que pratiqué dans les eaux réunionnaises.
Encadrée par l’État Français, représenté par son préfet, la pêche des requins est organisée par l’Etat sous l’égide du Centre Sécurité Requin sur l’ensemble du littoral réunionnais.
Tandis que la France accueille la conférence des Nations-Unies sur l’Océan à Nice, en juin 2025, c’est l’occasion pour Wild Legal d’étudier l’opportunité d’une nouvelle jurisprudence pour les droits de la Nature, en questionnant la conciliation des usages et des activités dans le milieu marin et la protection des écosystèmes inféodés.
Qu’est-ce que le programme Wild Legal ?
Wild Legal est un programme juridique expérimental et interactif où étudiants, experts et citoyens collaborent pour les Droits de la Nature. Conçu autour d’un programme pédagogique, de procès-simulés et de combats phares, il se pense en couveuse des initiatives juridictionnelles environnementales les plus innovantes.
Pourquoi les requins à la Réunion comme sujet de recours ?
Force est de constater que depuis une dizaine d’années, la problématique de l’abattage massif des Requins à la réunion en est toujours au point mort. Malgré quelques victoires juridiques qui ont permis de ralentir les pêches de requins. Le Centre Sécurité Requin (CSR) en est toujours à tuer chaque jour qui passe des requins, et de nombreuses espèces en pêche « accessoire », alors même qu’aucune attaque n’a été recensée depuis 2019 et que les conséquences écologiques et économiques des programmes n’ont jamais été étudiées.
Quelques chiffres :
Après 10 ans de mise œuvre de mesures de destruction des requins, 752 requins ont été abattus, soit 185 requins bouledogues et 567 requins tigres ( au 31 août 2024).
- Les statistiques de pêches officielles établies par l’organe de pilotage du programme sont édifiantes : 42% des heures de pêches effectuées à la Réunion le sont au sein de la Réserve !
- Depuis mars 2018, le Centre Sécurité Requins (CSR) a quant à lui directement capturé :
- 63 requins bouledogues (soit 6% des prises),
- 414 requins tigres (soit 38% des prises),
- 617 captures accessoires (soit 56% des prises) !
Pour rappel l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), recommande plutôt la mise en place de moyens non létaux dans les zones touristiques et sportives.
A ce jour, alors que tous les arrêtés préfectoraux ont soit atteint leur date limite d’application, soit ont fait l’objet d’un d’une décision juridictionnelle de suspension ou d’annulation, les opérations de prélèvement et de destruction se poursuivent.
Comment ça marche un procès simulé ?
- Chaque nouvelle saison universitaire, Wild Legal se fait think-tank, pense, enseigne et explore les potentiels juridiques d’une problématique environnementale soumise à son étude par un panel d’ONG partenaires.
- Au cours de cette même saison, ces potentiels sont testés en conditions réelles par la tenue d’un procès-simulé interuniversitaire autour d’un sujet réel, faisant office de stress-test.
- A l’issue de ce tournoi, l’intégralité des résultats de ces travaux sont collectés et mis à disposition d’une coalition en charge de mener le combat par une procédure juridique, cette fois bien réelle.
Véritables courses-relais du droit, ces saisons se tiennent chaque année de septembre à juin.
Que peut on attendre d’un procès simulé ?
Le procès-simulé du programme pédagogique Wild Legal s’engage à apporter un soutien et un éclairage juridique nouveau sur ce dossier, tout en questionnant l’équilibre qui doit nécessairement être trouvé entre la garantie des besoins fondamentaux humains et la préservation des intérêts de la nature. Afin d’analyser cette affaire au regard du droit administratif environnemental positif tout en travaillant sur l’impact juridique de la reconnaissance des droits de la Nature, les étudiant-es se verront soumettre le dossier de ce sixième procès-simulé avec pour consigne d’intégrer la violation des droits des écosystèmes marins et des requins, dans les motifs soulevés pour obtenir la protection définitive de l’écosystème.
Outre le focus et l’accès qui sera mis sur le sujet, l’intégralité des travaux qui sera mise à disposition des associations permettra d’élaborer une stratégie et une mise en œuvre effective de procédure juridique dans un cadre renouvelé.
L’ensemble du processus a lieu entre Novembre et Juin .
Le 7 Juin 2025, AUDIENCES FINALES à l’occasion d’UNOC 2025
Les audiences finales seront un événementiel public voué à sensibiliser le grand public sur les enjeux judiciaires de la procédure étudiée autant qu’à démontrer par une simulation exigeante les forces et limites des expérimentations juridiques explorées lors de la saison sur le cas pratique. Avec les équipes finalistes, les arbitres et les expert.es intervenants.es.
A suivre…
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