Baleines et Commission Baleinière Internationale


un dossier préparé par Erika DOMONT

LA COMMISSION BALEINIERE INTERNATIONALE : enjeux et résultats

Qu’est-ce que la CBI et à quoi sert-elle ?

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© Fred Bassemayousse

La Commission Baleinière Internationale (CBI) a été créée par la Convention de Washington (1946). Elle était, à l’origine, destinée à assurer « la conservation judicieuse de l’espèce baleinière et de rendre possible le développement ordonné de l’industrie baleinière ». Au fil des décennies, cependant, la CBI s’est progressivement donnée pour mission la conservation des baleines.
Ses devoirs et objectifs :

  • Examiner et réviser les mesures prévues pour la conduite de la chasse à la baleine dans le monde. Les objectifs sont :
    • La protection totale de certaines espèces.
    • La mise en place de sanctuaires.
    • La fixation de quotas et de saisons de pêches.
    • L’interdiction de capture des baleineaux et des femelles les accompagnants.
  • Financement de travaux de conservation et de protection des cétacés.
    • Publication de données et d’études scientifiques.
    • Recherches sur des questions parallèles telles que des méthodes de captures non cruelles.

Le comité scientifique de la CBI élabore un “état des lieux” général des populations de baleines et entreprend une enquête sur les répercussions du réchauffement climatique et des différentes pollutions sur les cétacés.

Son fonctionnement :

Elle compte 88 états membres dont 23 font partie de l’Union Européenne. La France compte parmi les pays fondateurs.
La CBI se réunit chaque année dans un des Etats membres. Les décisions de la CBI sont préparées par des comités (scientifique, conservation, finance et administration), des sous-comités (chasse aborigène, infractions), et des ateliers (méthodes d’abatage, bien-être des animaux). Elles sont prises ensuite en session plénière, par consensus ou à la majorité simple, chaque pays étant représenté par un commissaire baleinier disposant d’une voix. Une majorité à 75% est requise pour modifier la Convention et son annexe.

Les enjeux et résultats de la CBI  :

Clairement un  conflit  existe entre les 2 groupes ‘’pro-chasse’’ et ‘’anti-chasse’’ :

Pro-chasse : les pays qui considèrent que les stocks ont eu suffisamment de temps pour se reconstituer et qui veulent la reprise de la chasse commerciale.

Anti-chasse : arguant du principe de précaution, ils soulignent qu’en l’état actuel de la science, trop d’incertitudes planent encore sur les estimations de population de cétacés.

Voici quelques  réponses apportées par la CBI :

  • en 2012,  demande de la création d’un sanctuaire en Atlantique sud proposé par le Brésil, l’Argentine, L’Uruguay et l’Afrique du Sud.
    • Refusé car la proposition n’a pas atteint la majorité requise pour être acceptée : 38 voix contre et 21 pour.
  • Impact de l’industrie du pétrole et du gaz sur les mammifères marins :
    • Problème des nuisances sonores dues notamment aux sonars et aux explosions sous-marines qui désorientent ou blessent les cétacés.
    • Problème de pollution : le système anti-marée noire n’est pas assez efficace en cas d’avaries et la mise en place de plateformes dans les eaux de l’Arctique reste donc dangereuse. De plus, une autre construction près de l’île de Sakhaline en Russie risque de poser problème car elle se situera tout près de l’aire de nourrissage des 150 dernières baleines grises australes.

→ Création d’un groupe de travail sur la pollution sonore et l’impact des explorations sismiques.

  • Vulnérabilité des petits cétacés : face aux différentes nuisances dont ils font l’objet (sonores, pollution), il a été établit la nécessité de prendre des mesures.

→ Mise en place d’un fond dédié à la conservation des petits cétacés. La France y prend part.

  • Collision Cétacés / navires :

→ Maintien de la base de données collision : plus d’un millier de cas recensés depuis 30 ans.

  • La chasse à la baleine :

Petit rappel : le moratoire de 1982.

  • En 1982, les populations de la plupart des espèces de baleines avaient été réduites de plus de 80% par la chasse industrielle. Face à la menace d’extinction de certaines espèces, la CBI a interdit provisoirement l’exploitation commerciale des grands cétacés par un moratoire. Elle a toutefois autorisé la chasse à des fins scientifiques ainsi que la chasse aborigène de subsistance au Danemark (Groenland), en Russie (Sibérie), à Saint-Vincent et les Grenadines (Caraïbes), et aux Etats-Unis d’Amérique (Alaska), selon des quotas précis.
  • Plusieurs types de chasses sont encore pratiqués :
    • La chasse ‘‘scientifique’’ : pratiquée par le Japon, elle a une vocation de recherche. Ce type de chasse est décrié par les ‘’anti-chasse’’ car la viande de baleine est vendue sur les étals des marchands ou finit en aliment pour animaux par exemple.
    • La chasse commerciale : pratiquée par la Norvège et l’Islande, ces pays ne prennent pas en considération le moratoire. Le Japon s’est autorisé la pratique au grand dam de la CBI.
    • La chasse aborigène et de subsistance : pour le Danemark (au Groenland), la Russie (en Sibérie), Saint Vincent et les Grenadines ainsi que les USA (Alaska).
  • Le moratoire est  toujours en vigueur.

Pour en savoir plus :

 

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