L’association Robin des Bois a édité chez Arthaud, en octobre 2019, un “Atlas du business des espèces menacées”, dont nous livrons ici des extraits concernant les espèces marines. Aujourd’hui, les  totoabas…

“La guerre des vessies

La tradition chinoise attribue aux vessies natatoires des poissons tambours des vertus régénératives et aphrodisiaques. La vessie de Totoaba se déguste. C’est un produit de placement : en Chine, on en trouve aujourd’hui dans les coffres-forts…La malédiction a commencé vers 1920 quand les immigrants chinois ont découvert dans le mer de Cortés la présence du totoaba, similaire par la taille, la couleur argentée et l’exubérance sonore à un autre poisson tambour qui abondait dans les estuaires du Yang-Tsé et de la rivière des Perles, dont il se pêchait 40 000 tonnes en 1930, et qui a aujourd’hui disparu des étals… On dénombre 2 300 tonnes de totoabas pêchées en 1942, 280 en 1958, 59 en 1975. Depuis cette date, la pêche est interdite mais, malgré les grands discours et des opérations coup de poing, le braconnage est toléré. Le déclin des totoabas mène à l’oraison de vacuités, les plus petits cétacés au monde. L’extinction est annoncée au plus tard en 2021. On a recensé 600 individus en 1997, 200 en 2012, 97 en 2014 et seulement 15 à 25 en 2019. Les vaquitas meurent asphyxiés dans les filets des pilleurs de totoabas.

 

Quelle protection ?totooba

La guerre des vessies natatoires est déclarée et les totoabas ne sont plus les seuls victimes. Des vessies d’acoupas rouges, poissons tambours apparentés au totoaba, sont saisies par centaines sur les quais de Cayenne, en Guyane française. L’espèce n’est pas protégée. Les trafiquants sont simplement inculpés de “travail dissimulé”.

A qui profite le crime ?

Le business légal se propage à d’autres espèces de poissons en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie. Le marché annuel déclaré sur le lac Victoria s’élève à 86 millions de dollars. Sur l’Océan mondial, à bord des porte-conteneurs, les cargaisons étiquetées “vessies natatoires” servent à la contrebande d’ivoire, d’écailles de pangolins, d’ailerons de requins, d’hippocampes. La signature olfactive des vessies natatoires déroute le flair des brigades canines et favorise les trafics illégaux.”

Et nous, à Longitude 181 ?

Depuis 2002, la Charte Internationale du Plongeur Responsable de L181, traduite en 25 langues, demande le boycott de l’achat de souvenirs arrachés à l’Océan.

Pour prendre connaissance de la Charte Internationale du Plongeur responsable et de ses déclinaisons

 

Pour en savoir plus :

http://robindesbois.org/echoppe/?product=latlas-du-business-des-especes-menacees

Patrice BUREAU
Président de L181

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