Fabrice Nicolino, journaliste militant de toujours, que nous avons rencontré lors du dernier Festival de Montier en Der, vient de commettre un article fort intéressant et révélateur de l’état d’esprit de ceux, qui, de Voix de l’Océan, ne porteront, pour nous, jamais le nom de “pêcheurs”. Vous le trouverez ici en intégralité, tant il est juste et fort de lui donner un maximum d’écho.

Des flibustiers soutenus par des subventions publiques

On s’en doutait un peu, le désastre n’est pas pour tout le monde. Le confinement frappe de plein fouet les pêcheurs artisanaux, dont des marchés essentiels – l’Italie, l’Espagne, les cantines, les restos – ont fermé. Ce que voyant, les mareyeurs – les grossistes – se planquent, et les prix en criée s’effondrent. Dans ces conditions, il est inutile de sortir en mer, et les pêcheurs français sont à l’arrêt. Ce pourrait être une merveilleuse nouvelle pour les maquereaux, les dauphins, les araignées, les calmars, les anchois, mais finalement, non. Car de gros salopards s’en donnent à coeur joie en ce moment même. Ce sont des chalutiers industriels de 86 à plus de 100 m de long, qui se moquent éperdument du marché parce qu’ils congèlent aussitôt leurs prises. En une nuit, l’un de ces monstres peut figer dans la glace 250 tonnes de poisson, quand un petit pêchou n’en attrape au mieux que quelques tonnes, parfois 500 kg.

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On connait le nom de certains de ces flibustiers : le Franck Bonefaas, anglais de 119 m. Le Prins Bernhard, français de 86 m. L’Annie Hillina, allemand de 86 m. Le Sandettie, français de 86 m. En ce moment même, ces quatre, et probablement d’autres, ratissent le Golfe de Gascogne, soutenus comme toujours par des subventions publiques criminelles.

Sans surprise non plus, on trouve parmi les profiteurs coutumiers des gens en charge du dossier de la pêche en France, comme un certain Antoine Dhellemmes, dirigeant de l’entreprise France Pélagique, aux mains d’un proprio de chalutiers géants. L’ami des poissons est aussi le vice-président du surpuissant Comité National de Pêches.

L’ancien marin pêcheur Charles Braine, président de l’association Pleine Mer, écoeuré : ” Il y a de quoi crier au scandale ! Ces bateaux aux capacités démesurées ne devraient même pas exister, et leur utilisation en période de crise est d’un opportunisme abject, qui tue l’environnement et les pêcheurs artisans.”

Sea Shepherd : “L’Etat doit prendre ses responsabilités et faire interdire les navires-usines dans les eaux françaises.”

Pour une pêche artisanale et responsable !

Pour notre part, la position officielle de Longitude 181 a toujours été claire : nous ne sommes pas opposés à la pêche, du moment qu’elle reste artisanale et gérée de façon durable pour la ressource (sans navires-usines ni engins de pêche destructeurs comme les chaluts). La pêche doit néanmoins être évaluée, non pas seulement au regard des besoins de l’espèce humaine, mais de l’ensemble de la chaîne trophique Océane. Nous n’avons pas le droit d’affamer les autres espèces sauvages pour satisfaire nos appétits et surtout notre gaspillage ! L’espèce humaine est omnivore alors que beaucoup d’autres espèces, marines notamment, ne dépendent que d’une seule source d’alimentation pour vivre ! Nous avons le choix, et nous le savons… pas elles…

Patrice BUREAU

Président de L181

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Et pour lire d’autres articles de Fabrice Nicolino : https://charliehebdo.fr/themes/ecologie/

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