Suite à la pétition nationale de Longitude 181 demandant l’interdiction des concours de chasse sous marine, le Président de la FNPSA (Fédération Nationale de Pêche Sous Marine) réagit officiellement ici

Nous vous partageons aussi le courriel qui l’accompagne et qui émane de M. Christian CERBONI, Responsable Environnement du Comité de Provence de la FNPSA :

Je viens de découvrir le courriel de M. Sarano qui, comme c’est maintenant son habitude publique et constate, attaque de manière frontale, grossière et mensongère la pêche sous marine qui est, je le rappelle, une activité légale, reconnu depuis quelques années par un agrément accordée par le Ministère des Sports au vu d’un dossier qui démontrait que cette activité, y compris dans sa dimension compétition, est une activité parfaitement compatible avec les exigences actuelles de préservation et de restauration des milieux et des espèces.

N’en déplaise à M. Sarano, les derniers rendez-vous mondiaux montrent que de plus en plus de pays participent à ces concours sous l’égide de la CMAS. Est-ce à dire que tous ces pays du monde entier se trompent et se fiche de la situation des mers et des océans et que seule la France qui exclu ses sportifs de ces rencontres, à raison. Ou bien, au contraire, ont-ils géré cela avec plus de rigueur et d’analyse.

Comme vous le lirez dans la pièce jointe, aucune autre activité marine ne s’est doté d’un code moral, pour la pêche de loisir, aussi responsable et de règlements, de pêche en compétition, aussi exigeants.

Notre logiciel de pesée fait référence en termes de précision pour le suivi des prises devenant ainsi un outil très intéressant et fiable pour les scientifiques.

Notre code moral est bien antérieur à ceux écrits depuis et voté dès notre création.

En matière d’éthique et de prélèvements éco-responsables nous n’avons pas de leçon à recevoir, bien au contraire.

Depuis 15 ans que nous existons, nous avons ainsi constitué une base de donnée unique. Pour rappel, nos pesées sont publiques, leurs résultats sont également publics et transmis aux scientifiques avec qui nous travaillons.

Toutes nos activités sont soumises à autorisations (Affaires Maritimes, Parc Marin, déclaration « Natura 2000, Mairie…).

Nous travaillons tous les jours pour faire avancer les idées d’une pêche sous-marine encore plus responsable mais également à mettre en avant les vrais problèmes, bien plus graves, qui menacent notre espace marin. 

N’en déplaise à M. Sarano, nous sommes fiers de notre bilan obtenu sans aucun moyen financier extérieur, basé uniquement sur un travail de bénévoles et, bien plus encourageant que les critiques stériles et mensongères, nous préférons mettre en avant les différents partenariats signés avec les parcs marins méditerranéens qui font eux une analyse sérieuse de notre activité. Décidément, l’écologie doit réellement et rapidement devenir la science de l’avenir et être accepté comme telle pour ne plus être utilisé à des fins partisanes en la dévoyant.”

Vous apprécierez, sans doutes les meilleurs moments de ce texte. Sans plus de commentaires, voici la réponse faite par François Sarano :

” Chers Messieurs Christian Cerboni et Joseph Russo,

Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à mon courriel demandant l’arrêt des concours de chasse sous-marine. J’insiste sur le fait que nous ne demandons pas l’arrêt de la chasse sous-marine, mais bien de celle des CONCOURS de chasse sous-marine qui amènent des champions à se mesurer en tuant un maximum de poissons.

Vos arguments ne m’ont pas vraiment convaincu.

Je me suis permis de reprendre vos propos dans cette réponse :

Les concours de chasse sous-marine au service de la recherche scientifique !

« Depuis 15 ans que nous existons, nous avons ainsi constitué une base de donnée unique. Pour rappel, nos pesées sont publiques, leurs résultats sont également publics et transmis aux scientifiques avec qui nous travaillons. Notre logiciel de pesée fait référence en termes de précision pour le suivi des prises devenant ainsi un outil très intéressant et fiable pour les scientifiques ».

Ah, la Science, la Science, quand tu nous tiens ! Je n’ai pas très bien compris : Contribuez-vous à la connaissance du milieu marin, ou à l’optimisation des systèmes de pesée ?

Auriez-vous par ailleurs l’obligeance de m’envoyer les références des publications scientifiques qui utilisent vos données ?

Le concours de chasse pour aider la science ! Savez-vous que les japonais tiennent les même propos pour justifier la chasse à la baleine… Je conduis moi-même, en ce moment, une étude des cachalots qui s’appuie sur l’observation en plongée des cétacés vivants… Nous avons plus appris en 6 mois que nos collègues « scientifiques » japonais en un siècle. Mais peut-être n’est-ce pas de la « vraie science » ?

On sait depuis quelques années déjà que pour comprendre les êtres vivants, il faut les étudier VIVANTS !

Pensez-vous que les scientifiques du Groupe d’Etude du Mérou ( GEM) aient besoin de tuer les mérous pour les compter ? Pour comprendre leur comportement, pour étudier leurs relations avec les autres espèces ? Pas vraiment ! Peut-être ces scientifiques ne font-ils pas de la vraie science !

En tous les cas, nous sommes heureux que vos concours de chasse ne viennent pas enrichir l’étude !

Les concours de chasse sous-marine au service de la restauration des milieux et de la gestion des écosystèmes !

« … cette activité (la chasse sous-marine), y compris dans sa dimension compétition, est une activité parfaitement compatible avec les exigences actuelles de préservation et de restauration des milieux et des espèces »

« Pour ceux qui ont déjà essayé, ils savent que le poisson est devenu, ET TANT MIEUX, très difficile à approcher et à prendre… ».

Tant mieux ? Pourquoi tant mieux ? Nous n’avons, de fait, pas vraiment la même idée de ce qu’est un écosystème non perturbé ! Et, c’est montrer une immense méconnaissance du monde sauvage de penser qu’il est naturel que les animaux fuient devant l’homme ! Je vous invite à venir goûter le bonheur d’une immersion au cœur d’un banc de poissons qui ne vous fuient pas. C’est cela l’état naturel sauvage celui que l’on voudrait retrouver dans un écosystème restauré… Vous pourrez ainsi mieux mesurer l’impact de la présence des chasseurs, et comme vous le soulignez vous-même, « surtout lorsqu’on arrive en groupe ».

Pour reprendre l’exemple du mérou, par chance le moratoire sur la chasse de ce poisson l’a préservé de vos méthodes de gestion des écosystèmes ! Et bon an, mal an, malgré l’absence de vos chasseurs-gestionnaires le mérou revient ! La nature n’est pas si mal faite. En définitive, elle se débrouille très bien seule !

« … les derniers rendez-vous mondiaux montrent que de plus en plus de pays participent à ces concours sous l’égide de la CMAS. Est-ce à dire que tous ces pays du monde entier se trompent et se fiche de la situation des mers et des océans et que seule la France qui exclu ses sportifs de ces rencontres, à raison. Ou bien, au contraire, ont-ils géré cela avec plus de rigueur et d’analyse. »

 Auriez-vous l’obligeance de nous donner les noms de ces pays exemplaires en matière de gestion et de restauration de leurs écosystèmes marins ? Pourriez-vous nos offrir le bonheur de lire les protocoles de gestion par concours de chasse qui montrent comment ces concours favorisent la diversification des espèces, et surtout, au sein de chaque espèce, l’augmentation du nombre et de la taille des individus… ?

Les concours de chasse sous-marine comme modèle d’éthique

« Notre logo montre un pêcheur qui descend à la recherche d’une étoile, d’un rêve, pas d’une caisse de poissons à remplir. Lisez notre code moral qui engage tous les pêcheurs de notre fédération. »

« Notre code moral est bien antérieur à ceux écrits depuis et voté dès notre création. En matière d’éthique et de prélèvements éco-responsables nous n’avons pas de leçon à recevoir, bien au contraire »

 … La recherche d’une étoile, d’un rêve… Peut-être, mais dans les faits, le rêve se traduit par une caisse de poissons morts !

En quoi un concours de chasse sous-marine est-il éthique ? Ne serait-il pas plus éthique de tirer sur cible ? Pensez-vous qu’il est plus glorieux ou plus difficile de tirer une murène ou un congre, qu’une cible.

«Si on enlève les murènes, on est même pas à un kilo de poisson par pêcheur… »

A vous lire, les murènes n’ont aucune importance dans l’écosystème et sont donc parfaitement négligeables…  Auriez-vous l’obligeance de m’expliquer en quoi l’élimination de 60 murènes en une cession de chasse est éco-responsable ?

Enfin, je ne partage pas non plus votre appréciation de la vie en kilogramme… en rendement : « moins d’un kilo par pêcheur… soit 170g de l’heure… »

Si vous pensez qu’organiser des concours de « jouer-à-tuer » est éthique et éco-responsable, permettez que j’exprime ici avec force mon immense dégout.

Considérez également, que vous n’êtes pas seul à « aimer » les habitants des fonds marins, il y a tout ceux qui se plaisent à contempler les poissons VIVANTS et à les laisser vivre pour les autres… Ces observateurs n’ont-ils à vos yeux que le droit de constater vos dégâts ? Sont-ils des citoyens de deuxième catégorie ? N’ont-ils pas le droit de s’exprimer ? Faut-il un fusil pour pouvoir décider de l’ordre des choses ?

Puisque vous avez adroitement défendu votre position de scientifique-gestionaire des écosystèmes marins, permettez aux « citoyens de deuxième catégorie », qui ne sont ni scientifiques, ni gestionnaires, mais observateurs de ces mêmes écosystèmes, d’avoir le droit de dire ce qu’ils pensent de vos méthodes !

Permettez qu’ils puissent réclamer le Droit de laisser vivre !

Car, pour rappel, le poisson n’appartient pas plus aux chasseurs qu’aux observateurs, il est donc acceptable que tous les citoyens (chasseurs, plongeurs, apnéistes, scientifiques,… tous) puissent s’exprimer sur la gestion de ce qui est notre patrimoine à tous.

Je me permets donc de joindre à cette réponse notre pétition pour exiger l’interdiction des concours et vous demande de la signer et de la faire circuler largement autour de vous.

Face aux générations futures, qui ne dit rien consent !”

Le texte explicatif et la pétition papier sont ici :

« Pour l’interdiction définitive des concours de chasse sous‐marine ! »

FAITES SIGNER LARGEMENT ET RAMENEZ VOS SIGNATURES SUR NOTRE STAND G24 AU PROCHAIN SALON INTERNATIONAL DE LA PLONGEE DE PARIS !

POUR SIGNER en LIGNE c’est ici :

 PETITION sur CHANGE.ORG

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