La Turquie vient d’adopter un décret qui interdit de pêcher, recueillir, transférer et vendre les mérous !

Longitude 181 salue cette décision remarquable : la Turquie est probablement l’un des seuls pays à prendre ce genre de mesure, avec la France qui interdit depuis 1993 la pêche sous-marine, et depuis 2002 la pêche de loisir à l’hameçon, par arrêté préfectoral renouvelable. (voir dossier spécial Longitude 181).

Il était temps, car la pêche illégale avait fait des ravages en Turquie : une étude a montré que, entre 2002 et 2011, dans la région de Kas-Kekova, pourtant zone marine protégée, 60 à 90 % des stocks de mérous avait disparu sous les coups des chasseurs sous-marins qui répondent à la forte demande des restaurants locaux. Et notamment le mérou brun, classé « en danger d’extinction » sur la liste rouge de l’IUCN.

Pour tenter d’enrayer cette pêche illégale, et après avoir déjà interdit la pêche, la Turquie avait décidé en 2012 d’autoriser la capture d’un mérou par personne et par jour !… peine perdue, la pêche illégale continuait de plus belle. Suite à une proposition du WWF-Turquie, la chasse vient donc d’être à nouveau interdite.

Cette décision n’est pas isolée : elle se fait dans le cadre d’un grand travail sur la pêche responsable. C’est d’ailleurs dans ce cadre seulement, et avec l’accompagnement d’Aires Marines Protégées et d’une formation des pêcheurs à des pratiques de pêche durable, qu’elle pourra être efficace à long terme.

Depuis 1993, un moratoire protège les mérous en France

Rappelons que la France fut pionnière en matière de protection du mérou, un poisson largement décimé par la chasse sous-marine dès les années 1950. En 1993, un premier moratoire interdisait la chasse sous-marine au mérou brun sur le littoral méditerranéen. Puis, en 2013, sous la pression des scientifiques, des ONG dont Longitude 181 et des plongeurs, le moratoire fut étendu à 4 autres espèces de mérous et au corb, avec quelques différences entre les 3 régions : PACA, Languedoc Roussillon et Corse. (voir dossier spécial Longitude 181).

Le parc marin de Port-Cros, un exemple éloquent !

La chasse au mérou est interdite à Port-Cros depuis 1963, date de création du parc. Ils avaient alors quasiment disparu. 30 ans plus tard, en 1993, on en comptait plus de 80, et en 2011 près de 730 !!! Non seulement, les mérous ont pullulé, mais toutes les espèces qui les entourent ont vu, elles aussi, leurs populations connaître le même succès… dès que la chasse sous-marine a été interdite et la pêche considérablement réduite (voir page “Pour en savoir plus” du dossier mérous et corb).

Dès qu’on prend des mesures de protection, ça paye !

 

 

 

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