Le gouvernement français veut étendre de manière conséquente la Réserve Marine des Terres Australes Françaises.
Il s’agit des îles Kerguelen, Crozet et Amsterdam, îles quasiment vierges situées en bordure de l’océan Austral.
C’est une excellente nouvelle !

Vous avez jusqu’au 11 octobre pour soutenir ce projet d’extension et pour poster vos commentaires sur le site dédié à consultation ouverte au public.

Vous souhaitez agir ? Saisissez l’occasion de cette consultation pour peser sur la décision en faveur d’une meilleure protection de cette région encore presque vierge de l’océan mondial !

Pourquoi participer à la consultation publique ?

  • Parce qu’en général les plus nombreux à s’exprimer sont ceux qui sont contre le projet. Il faut donc beaucoup de voix pour.
  • Parce qu’il est important de poster vos commentaires demandant des protections renforcées afin que cette réserve ne soit pas une « coquille vide », qu’elle offre une vraie protection à l’écosystème unique et très riche des terres australes.

Les documents d’information sur cette réserve marine et le projet de décret sont directement téléchargeables sur le site, en bas de page.

Longitude 181 envoie bien sûr de son côté un commentaire argumenté. Elle vous propose, ci-dessous, un commentaire  dont vous pouvez soit vous inspirer, soit copier-coller sur le site de la consultation.
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Proposition de commentaire :

Monsieur le Président de la Commission d’enquête publique,

Je m’associe pleinement au commentaire déposé par l’association Longitude 181 et souhaite ajouter ici mon avis personnel.

Je soutiens fermement le projet d’extension de la réserve marine des Terres Australes Françaises. Il est important que cette réserve constitue une zone protégée la plus vaste possible afin d’avoir une signification écosystémique et de constituer un maillon significatif dans le réseau des Aires Marines Protégées de cette région de l’océan Austral. Il faut, parallèlement, que cette réserve dispose des moyens (réglementation et moyens à la mer) de préserver efficacement ce patrimoine naturel unique dont la France a la responsabilité devant la communauté internationale.

Pour cela, j’attire votre attention sur les points suivants :

Périmètre de la réserve :

Périmètre des zones de protection renforcée

  • Il n’est prévu aucune zone de protection renforcée à Saint Paul et Amsterdam (cf art. 33 du projet). Il est indispensable qu’une zone, au moins aussi importante que celle de Crozet, soit mise en place. Cette absence est incompatible avec la préservation d’un écosystème subtropical unique, fondamentalement différent de celui des autres districts (de type subantarctique), et qui doit à ce titre bénéficier, lui aussi, d’une zone de protection renforcée. Rappelons que Saint Paul et Amsterdam abritent des espèces uniques à ces îles.
  • La zone de protection renforcée est divisée en 7 unités disjointes sur Kerguelen et Crozet. Ces zones devraient être simplifiées et réunies en ensembles compacts (2 unités maximum à Kerguelen, 1 seule à Crozet) afin d’être en accord avec « l’approche écosystémique coordonnée » demandée par la Convention sur la diversité biologique signée par la France.

Réglementation

  • Article 27 : l’interdiction de la pêche ciblée aux requins et aux raies, et l’interdiction du filet maillant dérivant sont des points remarquables. Il faudrait y ajouter l’interdiction du chalut de fond (en dehors des campagnes strictement scientifiques), engin hautement destructeur et non sélectif, incompatible avec la vocation de préservation de la réserve.

Cette pêche devrait par ailleurs être limitée au maximum : comment concevoir une protection dans un espace ouvert à la pêche où les espèces exploitées sont les proies des oiseaux et mammifères marins que l’on protège par ailleurs (article 24)

  • Article 35 : Les zones de protection renforcées doivent assurer une protection maximale, elles doivent donc être des sanctuaires protégés de toute exploitation minérale. L’article devrait être modifié ainsi: « Toute activité industrielle ou commerciale, notamment extractive et minière, est interdite dans les zones de protection renforcée marines ». Il faudrait aussi supprimer le 2° de cet article 35 qui laisse la possibilité d’une telle exploitation par dérogation.

Gestion de la réserve

  • Enfin, il est important de souligner que toutes les décisions concernant la gestion de cette réserve marine sont du ressort du seul Administrateur Supérieur des TAAF, seul décisionnaire, contrairement à ce qui est pratiqué dans les autres réserves françaises, généralement gérées par un conseil d’administration. Le conseil consultatif et le conseil scientifique prévus par le décret ne sont là que pour donner des avis. L’administrateur supérieur fixe notamment les espèces ouvertes à la pêche et les tonnages autorisés, le plan de gestion de la réserve, il règlemente toutes les activités humaines. Cette situation prive la réserve de  l’indispensable “garde-fou”, garant de la gestion de la réserve.
  • Il faudra enfin que la France dote cette réserve des moyens suffisants pour faire respecter cette réserve, en police et en moyens à la mer, notamment par rapport à la pêche.

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